Assurance-chômage : une protection qui varie selon la composition des ménages et les modèles familiaux

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Une étude financée par le Fonds national suisse de la recherche FNS[1] se penche sur la protection contre le chômage des différents modèles familiaux. Elle analyse pour cela les effets de la réduction des indemnités de l’assurance entrée en vigueur en 2011.

Plusieurs répercussions de cette réduction selon les modèles familiaux sont mises en lumière, dont en particulier :

Afin de compenser la perte de revenu, les femmes qui n’exerçaient aucune activité lucrative avant la période de chômage de leur partenaire reprennent plus souvent une activité que lorsque le cas de figure inversé se produit.

Par ailleurs, tous modèles familiaux confondus, le risque de divorcer a augmenté de 25% à la suite de la réduction des indemnités de l’assurance-chômage. Plus précisément, le risque de divorcer a augmenté de 40% lorsque le pourvoyeur principal au budget familial se retrouvait au chômage et de 78% lorsque la femme, pourvoyeuse principale, perdait son emploi.

Enfin, la réforme de 2011 a causé un stress important ainsi que d’autres problématiques de santé sur les assurées enceintes et ces problématiques ont pu être mesurées à la naissance de leurs enfants : pendant la période étudiée, les mères dont la durée des indemnités ont été réduites ont donné naissance à des enfants plus petits et plus légers que la moyenne. La différence de taille et de poids était plus importante lorsque ce sont elles qui assuraient la plus grande partie du budget de la famille.

L’équipe de recherche en conclut que les restrictions en matière d’assurance-chômage n’ont pas touché tous les ménages de la même manière : d’un côté, les hommes qui réalisaient un salaire égal ou inférieur à celui de leur partenaire se trouvent mieux protégés de la précarité financière que les femmes qui assument la responsabilité financière de leur famille. En effet, ces dernières se retrouvent frappée de manière durable par la précarité, ne reçoivent pas d’appui supplémentaire de leurs partenaires, ont un plus grand risque de divorcer et sont exposées à de fortes atteintes sur leur santé.

Lien vers un article de la revue « impuls » de la Haute école spécialisée bernoise (en allemand) : cliquez ici


[1] L’étude s’intitule « Familienmodelle und Arbeitslosigkeit.»