L’ouvrage Les échecs de l’insertion. Rouages et engrenages d’un mouvement permanent est tiré d’une thèse de doctorat ayant pour objectif principal de comprendre ce qui se passe dans les dispositifs d’aide à l’insertion lorsque cette dernière n’a pas lieu. Au travers des représentations des professionnels dans le cadre du chômage et de l’aide sociale, il s’agit de saisir l’influence de la non-insertion sur les dispositifs, et ainsi de relater ce qui y change, autant au niveau du fonctionnement du système que de la prise en charge des bénéficiaires.
L’analyse des échecs de l’insertion permet de révéler le mouvement permanent existant dans les dispositifs en termes d’évolution, de mise en place de nouveaux outils, mais également le mouvement que les fonctionnements des dispositifs provoquent chez les bénéficiaires et chez les professionnels. Si l’objectif est de mener le plus grand nombre de bénéficiaires à l’insertion, ces mouvements créent par la même occasion des bénéficiaires qui ne peuvent pas entrer dans une démarche de participation et d’insertion. Afin de ne pas mettre en cause le postulat du « tout le monde est insérable » et donc de mettre en doute les dispositifs, la logique de l’insertion prime et invisibilise les échecs. Pour les intervenants sociaux, cela signifie une adaptation constante de leur pratique, de la définition de leur mission ainsi que de leur manière de penser la relation aux « exclus de l’insertion », ces bénéficiaires d’aide à l’insertion durablement sans solution.
Dossier préparé par Martine Zwick Monney, lectrice au Domaine Sociologie, politiques sociales et travail social de l’Université de Fribourg
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