Il n’y a pas un jour sans que le phénomène de la violence soit évoqué autour de nous. Il y a bien sûr les guerres, des événements marquants tels que la tuerie de Zoug, le tragique « 11 septembre », cet enseignant saint-gallois tué par l’un de ses élèves, les manifestations consécutives au Forum de Davos, … Mais la violence se manifeste aussi proche de nous : il y a ce qu’on appelle les « incivilités » dans les espaces publics, le racket à l’école, la violence conjugale ou contre les enfants, la violence sur les stades, le mobbing ou le harcèlement sur le lieu de travail, des agressions nocturnes, etc. Le phénomène de la violence semble aussi prendre toujours plus d’ampleur.
L’inquiétude a gagné le monde de l’action sociale. Plusieurs situations de violence ont été rapportées, dont l’assassinat d’un assistant social à Berne. L’association des professionnels de l’action sociale (ASPAS) a consacré récemment deux colloques à cette question et les revues professionnelles l’ont maintes fois évoquée.
Les travailleurs sociaux, dans plusieurs cantons, se sont réunis pour élaborer des mesures de prévention et de sécurité. Des formations à ce sujet sont organisées à leur attention. Et cette préoccupation s’étend maintenant à l’ensemble des services publics comme en témoignent les initiatives récentes de plusieurs cantons pour dresser un état de la sécurité dans leurs administrations et prévoir des mesures pour la renforcer.
Malaise ? Insécurité ? Que faire ? L’objet de ce dossier est de présenter d’abord une réflexion sur la position particulière du travail social face à la violence. Une mise en perspective pour examiner ensuite les mesures de prévention et de sécurité préconisées en matière de violence dans les services sociaux. Mais au préalable, ce dossier propose de revenir brièvement sur quelques idées reçues. Les « causes » de la violence ne sont par contre pas directement abordées ici.