En Suisse comme dans tous les pays économiquement développés, la distribution des revenus est très concentrée pour les revenus inférieurs à la moyenne. Beaucoup de ménages ont des revenus se situant dans une fourchette de quelques centaines de francs par année. Cela implique bien entendu qu’une modification d’un seuil de pauvreté, même relativement modeste, peut entraîner des variations assez fortes du taux de pauvreté.
Ainsi on constate que plus de 1% de la population âgée de 20 à 59 ans, soit plusieurs dizaines de milliers de personnes, se situent dans un intervalle de revenu équivalent entre 24’000 et 24’500 francs annuels (Source : Enquête suisse sur la population active 2004).
En bref, la difficulté de définir un seuil de pauvreté pour une économie avancée, comme celle de la Suisse, réside dans le fait, d’une part, qu’il ne s’agit pas de déterminer un seuil de survie matérielle, mais un niveau de revenu décent permettant une vie socialement intégrée, et, d’autre part, que la distribution des revenus est très dense dans la zone où se situe le niveau de revenu décent qu’on cherche à établir.