Le Conseil fédéral vient de mettre en consultation un projet de nouvelle adaptation du taux de conversion minimal dans la prévoyance professionnelle. Rappelons que plus le taux de conversion est bas, plus la rente sera faible. Ainsi, après avoir diminué ce taux de 7,2% à 6,8% dans le cadre de la 1ère révision LPP, l’exécutif fédéral revient à la charge avec une proposition de nouvelle diminution des futures prestations de vieillesse légales. Si les motifs avancés pour justifier la baisse du taux de conversion (allongement de l’espérance de vie et baisse du taux d’intérêt technique) sont considérés par certains comme suffisants, il s’agit toutefois d’admettre que l’adaptation continue de ce taux est de nature à remettre en cause le but constitutionnel assigné à la prévoyance professionnelle et la crédibilité du 2ème pilier à long terme. Si cet aspect des choses marque aujourd’hui l’actualité, il y a d’autres questions qui sont susceptibles d’influencer l’évolution future du 2ème pilier de la prévoyance helvétique et qui méritent notre attention. Nous pouvons résumer en quelques mots la situation actuelle de la prévoyance professionnelle dans notre pays en parlant de son individualisation toujours plus marquée, de la prédominance des plans en primauté des cotisations, de la remise en question de la pérennité des effectifs cotisants, de l’influence toujours plus grande des gens de la finance et de la naissance d’un sentiment de responsabilité des institutions de prévoyance face aux questions en rapport avec le développement durable et l’éthique.
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