{{titre}}
Francesca Quercia, REISO, article, mars 2025

Dossier du mois

Article

6 novembre 2025

Actualité artias

6 novembre 2025

dossier de veille

6 novembre 2025

Aide sociale dans les villes : focus sur le logement

Les indicateurs 2024 de l’aide sociale dans les villes suisses, édités par l’initiative des villes pour la politique sociale, se penche sur la problématique de la crise du logement et sur ses conséquences pour l’aide sociale.

Un thème de première importance, puisqu’un bon tiers du budget des personnes bénéficiaires de l’aide sociale servent à couvrir les frais de logement – sans que ce dernier ne soit luxueux, puisque les normes de loyer ne sont souvent plus adaptées à un marché du logement qui a pris l’ascenseur (rapport, p.54 s.).

Le rapport le signale d’emblée, si les chiffres de l’aide sociale sont restés globalement stables entre 2023 et 2024, l’on ne peut pas en dire autant de ceux du marché de l’immobilier, dans lequel les prix augmentent, raréfiant ainsi encore davantage les offres de logement à loyers modérés.

Quel accès au logement pour les personnes précarisées ?

Ainsi, les personnes et les ménages disposant de moyens limités « n’ont pratiquement aucune chance de trouver un logement sur le marché libre », d’autant plus s’ils connaissent d’autres difficultés, comme une atteinte à la santé ou une situation de surendettement.

Or, le logement n’est pas un bien comme un autre : c’est un besoin fondamental, une condition élémentaire à la vie et à la participation sociale. L’aide sociale s’en préoccupe à plusieurs titres : en premier lieu, en prenant en charge un loyer maximal, devant permettre de trouver un logement accessible tout en maîtrisant les finances publiques, une tâche loin d’être évidente. Ensuite, elle cherche à soutenir les bénéficiaires en situation de précarité par rapport au logement : il s’agit d’intervenir à temps pour prévenir l’expulsion ou d’aider à retrouver un logement pérenne (Rapport, p.49).

Des villes et des services sociaux sous stress

Seules quatre des vingt villes comparées affichent un taux de logements vacants supérieur à 1,5%. Toutefois, ce chiffre doit être complété par la part de logements d’utilité publique, qui se monte à 20% des logements à Zurich (le taux le plus élevé), à 14,5% à Bienne et à 8,3% à Lausanne. Les villes de Sion (2,4%) et de La Chaux-de-Fonds (1,7%) ferment le classement. Toutefois, indépendamment du nombre de logements d’utilité publique, l’offre de logement abordable est jugée (très) insuffisante dans toutes les villes (Rapport, p.51 s.). Par rapport aux années précédentes, Michelle Beyeler souligne, lors de la présentation, que le manque de logement abordables est devenu un thème dans des villes moyennes et petites également, et plus uniquement dans les grandes agglomérations.

De plus, les professionnel-le-s de plusieurs villes estiment que le nombre de logements à loyer modéré est en recul, aussi en raison de rénovations, de reconstruction ou de changement d’affectation, avec pour conséquence une éviction des locataires de longue durée. La pénurie de logements abordables est considérée comme l’une des causes du sans-abrisme. Au vu de l’augmentation des loyers, les services sociaux ont soit dû accepter des dépassements du barèmes des loyers, soit procéder à l’augmentation de ces barèmes. Quelques villes prévoient aussi des aides financières individuelles en matière de logement, distinctes de l’aide sociale. Enfin, certains services tentent aussi de pallier l’expulsion par des dispositifs ad hoc ou d’aider celles et ceux de leurs bénéficiaires qui ne disposent plus d’un logement pérenne : le rapport fait état de nombreux dispositifs (Rapport, p. 53 ss.).

Les fruits de la modernisation de la statistique de l’aide sociale

Le travail de l’Office fédéral de la statistique et des cantons pour moderniser la statistique de l’aide sociale est saluée comme une avancée déterminante pour pouvoir réaliser des analyses précises et rapides. Elle se trouve toutefois actuellement dans une phase de transition, par conséquent, les évolutions chiffrées présentées dans le rapport doivent être interprétées avec réserve.

Soulignons toutefois que la nouvelle statistique amènera de nombreux progrès, notamment en matière de monitorage. Elle permet aussi, notamment, de mieux connaître l’activité des bénéficiaires de l’aide sociale, puisque les données sur l’activité sont directement extraites de la comptabilité client. Ainsi, en 2024, 26,6% des bénéficiaires de l’aide sociale travaillaient et percevaient un complément de revenu, 28,9% étaient en recherche d’emploi et percevaient des indemnités journalières de l’assurance-chômage et 44,6% n’avaient pas d’activité lucrative.

*   *   *

Ces prochains mois, l’Artias publiera une série de dossier sur la problématique du logement, en lien avec la lutte contre la précarité. Certains dossiers viseront à élargir la focale et à traiter de politique du logement, d’autres décriront une action ou un dispositif d’appui aux personnes précarisées ou bénéficiaires de l’aide sociale.

Le premier dossier introduit la thématique. Il s’appuie sur la veille législative pour décrire le cadre dans lequel l’action sociale est menée, il est consultable ci-dessous.

Sur le même thème…

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Merci pour votre inscription. Un e-mail de confirmation vous a été envoyé.

Newsletter

Inscrivez-vous à notre newsletter pour suivre nos actualités.