Etude de Pro Senectute : 300’000 personnes âgées touchées ou menacées par la pauvreté

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Une enquête menée dans le cadre du nouvel Observatoire vieillesse de Pro Senectute par la Haute école zurichoise de sciences appliquées (ZHAW) et l’Université de Genève montre que 200’000 personnes âgées vivent au-dessous du seuil de pauvreté, et que ce chiffre s’élève à 300’000 pour celles touchées ou menacées par la pauvreté.

L’étude contredit l’hypothèse répandue selon laquelle les retraités et retraitées parviendraient à compenser leur(s) revenu(s) modeste(s) grâce à leur fortune. En effet, même si certains propriétaires pourraient améliorer leur situation financière en vendant leur logement, l’effet s’exercerait uniquement à court terme, en raison des dépenses supplémentaires liées au loyer. Par ailleurs, environ 46’000 seniors ne disposent pas de valeurs patrimoniales significatives.

Les facteurs de risque de pauvreté des personnes âgées, mis en évidence par l’étude, sont avant tout un niveau de formation peu élevé, la nationalité étrangère et le fait de vivre dans une commune rurale. Le genre intervient en quatrième position : 17,7% des femmes atteignant l’âge de la retraite vivent avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté contre 9,9% des hommes.

Enfin, l’équipe de recherche alerte sur le phénomène de non-sollicitation des prestations complémentaires (PC). Celles-ci n’étant pas délivrées automatiquement, il arrive que des personnes qui en auraient besoin et y auraient droit ne déposent pas de demande, parce qu’elles ignorent leur existence ou ressentent de la honte à l’idée d’être dépendantes d’une aide. Selon le chercheur Rainer Gabriel, « la non-sollicitation des PC peut être un facteur central expliquant le fait que la pauvreté des personnes âgées subsiste ».

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